Les syndicats à l'ATE.

Lors de notre Assemblée Générale 2017, sur proposition de l'un des participants et approbation de la totalité des présents, il a été décidé de laisser ici un espace pour les organisations syndicales. 

Chacune d'elles a carte blanche pour rappeler les faits qui marquèrent l'histoire de notre établissement au travers des luttes, des avancées mais aussi, hélas de reculs puisque aujourd'hui, l'issue (si souvent évoquée et pas toujours partagée à l'époque) est  connue de tous.


 

La CGT

 

La CFDT

 

FO



LA CFDT

 

Un très rapide rappel historique

En 1919 les syndicats chrétiens se regroupent & créent la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens).

En 1964, à l’issue de l’évolution vers un syndicat laïc la CFTC se transforme en CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail) à la suite d’un vote. Environ 10% refusent cette laïcisation & maintiennent le sigle CFTC. Dès 1966 la nouvelle CFDT passe des accords d’action avec la CGT puis de nouveau en 1970. Cette même année lors de son congrès, la CFDT adopte de nouveaux statuts & prône l'autogestion des entreprises.

La CFDT est affiliée à la CES (Confédération Européenne des Syndicats) & à la CSI (Confédération Syndicale Internationale).

Aujourd’hui l’organisation compte près de 900 000 adhérents toutes catégories socioprofessionnelles confondues.

La CFDT & la « Cartoucherie »

Rattachée à la CFDT/Feae, une section s’implante alors timidement sur le site de la Cartoucherie de Toulouse qui dès 1972 devient GIAT/Ate, puis à partir de 1990 avec la « nationalisation » du groupe prendra le nom de GIAT industries/CTO avec le triste épilogue que personne n’oublie.

Elle participe activement aux grands mouvements des années 80 dont un immobilisera l’usine plusieurs semaines & permettra une suite positive des revendications salariales. De nombreux salariés rejoindront alors la CFDT.

La CFDT ainsi renforcée s’affirme, mais le plus dur reste à venir & à la fin des années 80 un premier plan social « déguisé » va déjà toucher les personnels à statut (préretraites, mutations).

Dès 90 les plans dits sociaux (PRE, PAIS, PSES …) succèdent aux rapports politico-économiques systématiquement défavorables conjugués à la gabegie d’un management déplorable, et préparent au démantèlement du Groupe. Les sites de Rennes, Le Mans, Salbris sont rayés de la carte. A Toulouse, l’EFT & ses moyens seront bradés à l’ICAM & l’activité cartoucherie cesse en 93 malgré la forte opposition syndicale.

La CFDT Toulouse devra aussi intervenir régulièrement pour dénoncer les dérives multiples & récurrentes des quelques directeurs locaux « exotiques » jusqu’à ce qu’enfin la direction du Groupe se décide à les limoger. Une première !

Dans ce contexte difficile la CFDT prend en charge la gestion du CE au début des années 2000.

Le pire survient avec le plan GIAT 2006 que l’on ose même plus qualifier de social qui va sonner le glas du fleuron français de la fabrication d’armements terrestres, encore au 3° rang mondial au moment de la nationalisation avec plus de 15000 personnes. Ce sinistre plan prévoit moins de 2500 personnes en 2006 ! Toutes les catégories de salariés sont frappées même si « personne ne restera sur le bord du chemin » (dixit M Alliot-Marie, Ministre de la Défense du moment).

C’est au tour de « l’Arsenal » de Tarbes, le plus grand centre du GIAT, & de la « Manu » de St-Etienne d’être effacés. D’autres comme ceux de Toulouse (qui sera déplacé) ou Tulle ne compteront plus que quelques dizaines de salariés. Les autres activités du groupe telles FN Herstal, Manurhin, Beretta, Winchester achetées à prix d’or sont bradées. Un incroyable gâchis !

La CFDT sera sur tous les fronts (national & local) pour combattre ce plan mais restera force de propositions pour limiter la casse voulue par la direction nationale & … l’Etat. Contre vents & marée elle parviendra à arracher au PDG quelques 400 emplois supplémentaires au niveau du Groupe dont une vingtaine pour Toulouse.

En 2003 La CFDT Toulouse sera très présente aux puissantes manifs nationales de Paris & Tulle (aux côtés d’un certain … F Hollande), elle sera avec la CGT de Tarbes & Toulouse à la manif de Carcassonne lors d’une visite du Président Chirac. Elle sera bien sûr en 1° ligne lors des nombreuses manifs toulousaines (sittings, blocages aéroport, rocades, péages, opérations GIAT « mort », lâcher de ballons devant le Capitole, Coupe Davis au Zénith, etc …) organisées par l’intersyndicale.

Plus spécifiquement elle multipliera les démarches auprès des Préfets, Maires de Toulouse, Présidents des conseils Régional & Départemental, députés de tous bords ... Son représentant au CCE du Groupe interpellera régulièrement le PDG Luc Vigneron, par « ailleurs » récompensé puis promu pour avoir mené ce plan à bien & « sans trop de heurts ».

Hélas le sort en était jeté, & tout en devenant Nexter, GIAT connaîtra la fin que l’on sait, & la CFDT s’est efforcée, avec les autres organisations, d’accompagner efficacement les cellules de reclassement en veillant particulièrement à la qualité des postes proposés. Si personne n’est resté sur le bord du chemin c’est seulement grâce à la volonté des syndicats & non pas à la « motivation » de « MAM ».

 Nexter

Depuis 2006, la CFDT Nexter Electronics continue à défendre résolument la centaine de salariés du « site » de Toulouse Basso Cambo.

Sous le nom de KNDS, Nexter Systems s’est désormais « allié » à l’allemand KMW (Krauss Maffei Wegmann), constructeur entre autres du char Léopard concurrent direct du Leclerc, avec les transferts que l’on peut craindre.

Mais dès la mise en place de GIAT Industries cette stratégie n’était-elle pas clairement souhaitée par le gouvernement ?


LA C G T A LA CARTOUCHERIE DE TOULOUSE

INTRODUCTION

 Nous ne reviendrons pas sur l’historique de la Cartoucherie car la brochure éditée par l’Association (A A C T) nous en dispense.
Si son histoire a duré plus de 2 siècles, nous voulons durant le dernier siècle intégrer sa partie sociale avec la naissance du syndicat, sa place et son rôle au service des cartouchières et des cartouchiers.

 CRÉATION DU SYNDICAT

 C’est le 17 août 1900 que fut crée le premier syndicat de la Cartoucherie sous le nom de « Syndicat de l’union amicale du personnel libre de la Direction d’Artillerie de Toulouse ».

 Il a pour but la défense des intérêts du personnel et d’arriver par tous les moyens légaux à obtenir des pouvoirs publics et pour tous : ouvrières, ouvriers et employés, une pension de retraite après 25 années de service et 55 ans d’âge. (Article 2 des statuts).

 Le premier président élu pour 1 an fut : Bernard CESSES.

 FAITS MARQUANTS DANS LE FONCTIONNEMENT DU SYNDICAT

 En septembre 1895 au congrès de Limoges naît la C.G.T. afin «D’unir sur le terrain économique et dans des liens d’étroite solidarité les travailleurs en lutte pour leur émancipation intégrale».

Cet événement a permis par la suite de coordonner et surtout de regrouper en une seule organisation les Fédérations Professionnelles et les Bourses du travail :

 - en 1906 création de l’Union des syndicats.

 - en 1913 création des unions départementales C.G.T.

 Le syndicat de la Cartoucherie a suivi cette évolution.

 Après la guerre 39-45 :

 La C.G.T. s’est efforcée tout au long de son histoire dans l’entreprise de développer la démocratie syndicale et ouvrière. C’est ainsi qu’elle a imposé à la direction d’entreprise, que tous les ans aient lieu les élections des délégués du syndicat élus par les syndiqués C.G.T. dans chaque service.

 Ces élus formaient le Comité Exécutif du syndicat qui lui-même élisait le bureau, le secrétariat et le secrétaire général.

 (Avant le passage de la Cartoucherie en société nationale, décembre 1989, il n’y avait pas de Comité d’Entreprise, ni de Délégués du personnel au sein de l’entreprise).

 Le secrétaire général du syndicat milite à plein temps au sein de l’entreprise. Il est rémunéré par celle-ci.

 Les secrétaires généraux furent :

- 1950 Paul BROISE

- 1951 Joseph CUCURELLA

- 1955 Joseph LANNES

- 1964 Jean François BARRES

- 1965 Bernard RIBEIRA

- 1970 Michel GUIRAUD

- 2000 Jean-Claude DEDIEU

Le syndicat est présent dans tous les secteurs ou commissions officiels où les intérêts de tous les personnels : apprentis, ouvriers, ouvrières, administratifs, ingénieurs cadres et techniciens, sont en jeu.

C’est ainsi qu’il participe au Comité d’Hygiène et Sécurité et Conditions de Travail, aux Délégués Ouvriers à la Sécurité Pyrotechnique, au Comité Social, à la création de la Caisse de Solidarité, participe à la commission d’avancement et des essais professionnels, à la Commission de Réforme, de discipline, au Comité Mixte à la Production.

Il met en place une commission féminine pour suivre au plus près les revendications des femmes et les faire aboutir (40 % du personnel dans l’établissement sont des femmes) ainsi qu’une commission des jeunes qui s’adresse en particulier aux apprentis et aux jeunes sortis le l’École de Formation Technique.

Durant toute son activité le syndicat C.G.T. a eu la confiance de tous les personnels

Par exemple en 1966 :

- 37,3 % des ouvrières et des ouvriers sont syndiqués à la C.G.T

- 64 % des ouvrières et des ouvriers lui font confiance lors d’élections professionnelles.

- 60 % de techniciens votent C.G.T.

Chez les administratifs la section C.G.T. est née en 1966 et recueille 20 % des voix environ aux diverses élections professionnelles.

Elus CE avec le représentant syndical
Elus CE avec le représentant syndical

Après 1989 :

La Cartoucherie devenue Société Nationale de droit privé, des élections pour le Comité d’Entreprise et les Délégués du personnel sont organisées. La C.G.T., majoritaire à l’issue de ce scrutin, a la lourde charge de mettre en place ces instances jusqu’alors inexistantes dans nos établissements. Elle est représentée :

 au CE  par :Jean SANCHEZ, Jean-Claude DEDIEU, Robert GADET, Jean CAUDERON, Gilbert LENFANT, Marie-Aline LALANNE, Nicole MAURY et Didier FREYCHE.

aux Délégués du Personnel par : Joseph CARRIÉ, Michel MILLAU, Raymonde REY, Simon BATLLE, Alain ROYO, Sylvette FELICIA et Jean-Louis LAPORTE.

 ÉVÈNEMENTS QUI ONT MARQUÉ LA VIE SOCIALE DE L’ENTREPRISE

- 1916 : Lutte des cartouchières car la direction refuse l’embauche des femmes sans ressource au bénéfice des hommes. Les femmes empêchent l’arrivée des équipes de nuit en attaquant le tramway à coup de pierres.

- 1917  : Grèves pour l’alignement des salaires sur Paris et repos le samedi.

Satisfaction par une hausse des salaires et repos le samedi après midi.

 Les femmes ont été à Toulouse, Tarbes et Paris l’élément moteur des grèves et manifestations de tous ordres.

- 1928 : La lutte pour une pension de retraite inscrite à l’article 2 de nos statuts trouve son aboutissement par la loi du 21 mars 1928 qui instaure le régime des retraites des ouvriers d’état.

- 1936 : Grèves et manifestations nationales. Obtention de :

- deux semaines de congés payés.

- semaine de 40 H au lieu de 48.

- conventions collectives pour le privé.

- 1939-1945 : Durant la guerre sous le régime de Vichy (Pétain) tous les acquis conquis en 1936 sont annulés.

 Revendiquer, raison d’être du syndicalisme a été une des voies de constitution de la Résistance dans les entreprises.

Octobre 1943 : A la cartoucherie sous l’occupation allemande un transformateur situé à l’intérieur de l’établissement sera totalement pulvérisé par une bombe. La fabrication des douilles sera arrêtée 2 semaines.

11 juin 1944 : Trois résistants Roger SICRE, André Élie SAVÈS, Jean GUIMERA ouvriers à l’atelier de mécanique, syndiqués à la C.G.T., sont arrêtés et déportés par les nazis. Leur engagement dans le combat contre le fascisme et pour la liberté du pays, ils l’ont payé de leur vie.

 A la libération la C.G.T. a fait apposer dans «leur atelier» une plaque gravée à leur mémoire et commémorée tous les ans.

- 1947 :  Intervention de la C.G.T. devant les parlementaires, le Préfet et les Directeurs d’établissements pour le plan de charge, avec l’interdiction que des commandes militaires soient confiées à des industriels privés.

- 1949 :  Réforme positive du Régime des Pensions des Ouvriers d’État. (Loi du 2 août 1949).

- 1951 :  Les travailleurs de l’État ont des salaires différents d’une entreprise à l’autre que ce soit en province ou au niveau national. La revendication d’un salaire national prend de plus en plus d’importance dans la lutte pour l’augmentation des salaires. Toute la corporation soutient dans l’unité syndicale, par des actions diverses et surtout financièrement la grève de l’arsenal de Brest.

 Après 3 semaines de luttes les ouvrières et ouvriers des arsenaux et établissements obtiennent «la parité des salaires des ouvriers des armées avec ceux du secteur privé et nationalisé de la Région Parisienne en effectuant les comparaisons entre les salaires moyens armées au 4ième échelon sans prime, avec les salaires moyens de référence sans prime résultant des enquêtes du Ministère des Affaires Sociales» Décret du 22 mai 1951.

- 1955 : En date du 1er avril 1955 le Ministre de la Guerre (Pierre Koenig RPF) prévoit de licencier 455 personnes à la Cartoucherie de Toulouse.

La riposte des travailleurs dans l’unité syndicale ne se fait pas attendre. Diverses actions ont lieu : grèves, manifestations dans l’établissement, dans la rue. Appel au soutien de la population, particulièrement dans les quartiers de Casselardit, Bourrassol et la Cépière où logent de nombreux cartouchiers.

Le conseil municipal de Toulouse en date du 3 mai 1955 se prononce contre les licenciements. Des démarches ont lieu auprès des parlementaires. Des délégations syndicales vont au Ministère, soutenues par le personnel en grève.

Au fil des mois la lutte fait reculer le Ministre par :

- la création d’un atelier de matériel aéroporté (190 emplois) qui démarrera en 1956 et deviendra le CAP (Centre AéroPorté).

- des départs en retraites.

- des reclassements.

 Pour désamorcer la lutte le Ministre fait publier le nom des 67 personnes licenciées et révoque les 4 membres du secrétariat de la C.G.T. (Simone Rey et messieurs Cucurella, Solères, et Janicot).

Nous sommes au niveau mondial en période de guerre froide et toute idée de classe est fortement combattue par le pouvoir en place.

Bien que l’action soit unitaire, C.G.T., C.F.T.C. et F.O. seul le secrétariat de la C.G.T. est révoqué par le Ministre.

- 1965 :  Depuis l’instauration du texte de loi sur le régime spécial des retraites (2 août 1949) les cartouchiers, comme au plan national, n’ont eu de cesse de revendiquer la suppression du 1/6ème.

Ce 1/6ème était un abattement sur les annuités en considérant que l’intéressé pouvait avoir été malade.

Par exemple : si un travailleur finissait sa carrière avec 36 années de présence on lui enlevait 1/6ème, soit 6 années pour ne garder que 30 ans pour valoir de calcul pour sa pension de retraite.

Ce vol caractérisé a été supprimé par décret le 24 septembre 1965. Comme quoi, être tenace sur des revendications essentielles, à condition que les travailleurs en soient porteurs, finit un jour ou l’autre par aboutir.

- 1967 :  Durant toute l’année diverses actions ont été menées sur le plan interprofessionnel, contre les ordonnances de la Sécurité Sociale, pour les salaires et les conditions de travail.

VIET-NAM : Pour la paix au Viet-Nam, contre l’agression américaine, l’opposition de l’opinion publique internationale grandit et les travailleurs de la Cartoucherie à l’appel de la C.G.T. apportent leur contribution avec notamment la signature d’une carte pétition éditée par notre Fédération C.G.T. des Travailleurs de l’État. En 1968 pour venir en aide au peuple Vietnamien le syndicat collecte 882 francs aux portes de l’usine.

- 1968 :  Devant les 9 millions de grévistes, les occupations d’usines et les manifestations, le pouvoir a dû reculer sur des revendications importantes qu’il refusait, avec les patrons, depuis dix ans. (Constat de Grenelle 25-26 mai). C’est dans ce contexte que les travailleurs des arsenaux, cartoucheries et poudreries eurent gain de cause après 14 jours de grève sur des revendications importantes telles :

- l’arrêt des compressions d’effectifs de personnel à statut.
- l’arrêt de tous les licenciements d’auxiliaires et saisonniers
- réduction d’une heure de la durée du travail hebdomadaire.
- élargissement des libertés et droits syndicaux avec la libre diffusion à l’intérieur de l’établissement de la presse syndicale et le
recouvrement autorisé des cotisations.
- droits et possibilité de réunion sur le temps de travail.
- sur le plan salaire des ouvriers, il y eut des rappels à compter du 1er février 1967. Pour l’année 1968 les cartouchiers eurent près de 30 % d’augmentation.

Tout en ayant repris le travail, les cartouchiers ne se désintéressent pas du mouvement social dans son ensemble. C’est ainsi qu’ils soutiennent les travailleurs encore en lutte, les aident à s’organiser à la C.G.T. et à lutter. Le soutien est aussi financier. Une collecte organisée dans l’établissement à l’appel de la C.G.T. de F.O. et de la C.F.D.T. recueille 8630 francs et permet de soutenir en partie les grévistes de l’ORTF, de JOB et de la petite métallurgie.

 Révoqués :

 Seule la C.G.T. a mené la bataille pour la réintégration des révoqués (et pour cause). Ce n’est que le 27 septembre 1968 que le Ministre accepte de prendre des décisions de réintégration.

 Parmi nos camarades révoqués de la Cartoucherie en 1955, contactés par notre syndicat pour leur réintégration, seule Simone REY a repris son activité.

 Le gouvernement n’a pas reculé sur les ordonnances sur la Sécurité Sociale. De plus, par décret du 2 octobre 1968, il a annulé la possibilité pour les femmes de partir à la retraite avec 55 ans d’âge et 30 ans de présence.

 1969 :Le Ministre de la Défense veut :

l- liquider nos arsenaux et établissements d’État en changeant leurs statuts juridiques.

- liquider les statuts des personnels et ramener ceux-ci aux conventions collectives locales.

La C.G.T. et la C.F.D.T. réalisent en commun la riposte et sollicitent F.O. pour se joindre au mouvement.

 Les luttes ont permis le recul du projet.

 1978-1979 :Les personnels de toutes catégories : ouvriers, techniciens, administratifs ont, durant ces deux années, participés à des luttes pour la garantie et l’amélioration des statuts, la défense du plein emploi, l’augmentation des salaires et la suppression des abattements de zone. Les grèves nationales, à l’appel de la C.G.T., de F.O., de la C.F.D.T. et de la C.F.T.C., sur des objectifs revendicatifs de haut niveau ont été les plus marquantes.

 En juin 1978 à la Cartoucherie de Toulouse après 3 semaines d’actions, de grèves, de manifestations de rue, le bilan des acquis est le suivant :

 aucun licenciement aussi bien parmi les titulaires que les non titulaires (la loi de programmation militaire prévoyait la suppression de 15000 emplois d’ici 1982 dans les établissements de la défense).

- alors que le bordereau de salaire du 1er juillet ne devait comporter qu’une augmentation de 2,1 % celle-ci sera de 3,22 % accompagnée d’une réduction de l’abattement de zone qui passe de 3 % à 2,7 %.

- réduction d’une 1/2 heure par semaine du temps de travail intégralement compensée.

 Depuis 1979 les luttes ont été nombreuses et diversifiées sur des objectifs revendicatifs en matière de salaires et d’emploi.

 1986 : Le 20 novembre 1986 le Ministre de la Défense, GIRAUD (gouvernement CHIRAC) s’appuyant sur le rapport du député socialiste BOUCHERON, remet aux Fédérations syndicales le rapport ENGERAND intitulé « le G I A T face à ses problèmes ».

 Ce rapport poursuit 2 objectifs :

 la suppression d’emploi de toutes catégories comme première étape.

- la transformation du statut juridique du G I A T pour aller à la privatisation.

 A l’appel de la C.G.T., qui demande que le rapport soit abandonné car il n’est ni négociable ni amendable, 70 % des personnels de G I A T le condamnent.

 1989 :  CHEVÈNEMENT, Ministre de la Défense, veut privatiser les établissements du GIAT.

 Des actions à l’appel de la C.G.T. et de F.O. sont organisées en direction des députés pour qu’ils votent contre la loi CHEVÈNEMENT. Un rassemblement national à Paris devant l’Assemblée Nationale est organisé à l’appel de la C.G.T. et de F.O. La Cartoucherie de Toulouse y est présente.

 Le 23 décembre 1989, la loi transférant le GIAT étatique en société nationale de droit privé, dénommée GIAT industries, est votée.

 1990-2005 : A partir de 1990 la munition est progressivement arrêtée. Cela se traduit dans notre établissement par des actions massives de formation-reconversion où les cartouchiers, abandonnant leurs métiers accès sur la mécanique, se reconvertissent dans les métiers de l’électronique, démontrant ainsi leur profonde faculté d’adaptation. Paradoxalement, cet abandon stratégique de la compétence munitionnaire entraîne une sensible amélioration des conditions de travail des personnels. Les blouses blanches remplacent les bleus de travail et le bruit fait place au silence dans les services reconvertis. Mais, la compétence en matière de fabrication de munitions est définitivement perdue pour notre pays, avec toutes les conséquences sur l’emploi et l’indépendance nationale en matière d’armement.

 La C.G.T. souvent seule, continue avec les personnels de lutter contre les mutations d’office, les suppressions d’emplois, le démantèlement de G I A T, la réduction du temps de travail occasionnant une perte de salaire de 7,5 %.

 Elle se bat avec les personnels contre la fermeture de sites au travers des réductions des crédits d’équipements et matériels conventionnels.

 En outre en 1990, parallèlement à leurs actions spécifiques, les salariés de la cartoucherie débrayent le 14 novembre durant une heure pour manifester avec l’ Union Départementale C.G.T. en direction de la Préfecture contre l’instauration de la C S G de ROCARD.

 En 1995 : Notamment en novembre et décembre les personnels avec la C.G.T. luttent contre le plan JUPPÉ qui veut généraliser les retraites du secteur public et nationalisé au niveau du secteur privé.

 Les actions nationales en particulier chez les cheminots ont été payantes JUPPÉ a retiré son plan.

 Avril 2003 : Annonce du plan social G I A T 2006.

 Réaction immédiate des personnels et de toutes les organisations syndicales. Ce fut le début d’un conflit qui dura plus d’une année avec des actions quasi journalières et une très forte participation de toutes les catégories de personnels. Devant cette ultime attaque contre notre établissement, entre autres, nous avons assisté à une solidarité et à une fraternité peu commune entre toutes les catégories de salariés. Ouvriers, cadres, techniciens et employés se rejoignaient dans le même combat. Plus aucune différence ne les séparait. Ils étaient tous les victimes de ce plan social et ripostaient ensemble. Ce phénomène a d’ailleurs été observé dans tous les établissements du G I A T.

 Et si malgré cette mobilisation sans précédent, dans son ampleur et dans sa durée, nous n’avons pu faire échec à la politique gouvernementale d’abandon de notre outil industriel, la majorité des salariés a eu des reclassements de qualité à l’issue de ce conflit.

 Mais politiquement, le gouvernement avait réussi à rayer de la carte nationale notre compétence en matière de fabrications d’armement, au profit d’industriels privés notamment européens.

 A ce jour, pour la première fois dans son histoire, la France devenait dépendante d’autres nations pour assurer sa défense nationale. 

 

Distribution des tracts par les retraités devant Nexter
Distribution des tracts par les retraités devant Nexter

Décembre 2005 :

 Fermeture définitive de la Cartoucherie de Toulouse : mutations des personnels, mises à la retraite, démolition des bâtiments, création d’une nouvelle unité du groupe rebaptisée Nexter Electronics située hors du site existant, n’employant plus que 110 personnes.

A la place du site industriel un «écoquartier» voit le jour.

CONCLUSION

 Malgré la fermeture de la Cartoucherie, la mutation des personnels dans d’autres établissements ou mis à la retraite d’office, le syndicat C.G.T. des retraités se réunit tous les mois et suit attentivement la vie sociale des anciens cartouchiers, tous personnels confondus. Il continue de lutter avec tous ceux qui vivent ou survivent de leur travail ou qui n’en ont pas :

- contre la politique d’austérité, pour de meilleurs salaires et retraites,

- pour l’emploi et de meilleures conditions de travail.

- contre la loi EL KHOMRI qui sabote le droit du travail.pour adapter le travail à l’humain et non l’humain au travail.

- défendre les services publics, les statuts des travailleurs de l’État et de la Fonction Publique.donner à la Sécurité Sociale sa vraie place dans la société.

- contre les atteintes aux libertés syndicales et pour de nouveaux droits syndicaux.

Au moment où nous écrivons ces lignes (février 2017) une action est engagée par notre syndicat des retraités avec les actifs et la Fédération C.G.T. des Travailleurs de l’État pour la suppression des 2,7 % d’abattements de zone sur nos salaires et pensions.

 Le syndicat C.G.T. des retraités de la Cartoucherie suit avec attention le devenir de l’ «écoquartier» de la Cartoucherie

Les statuts du 17 aout 1900


FO A LA CARTOUCHERIE DE TOULOUSE

 

Force ouvrière, 1969,  le document concerne le congrés national/ section ouvriers d'état
1969, le document concerne le congré national/ section ouvriers