L'Arsenal de Toulouse en 1960.

Dès sa création en 1792, est organisé en son sein une cartoucherie qui plus tard, en 1876à la faveur du chargement des premières cartouches métalliques (Fusil GRAS, calibre 11 mm), ira s'installer le long de l'avenue de Bayonne sur une partie des terrains du Polygone. Après l'explosion de 1879 survenue à l'Arsenal, il sera décidé de transférer la totalité des productions dangereuses vers le Polygone.

Sur cette photo où figurent les premiers bâtiments de la Cité Administrative, les travaux de démolition ont déjà commencé.


1794  RÈGLEMENT DU GRAND PARC D'ARTILLERIE DE TOULOUSE

Tel est le titre donné à ce document de vingt pages, édité le 9 Pluviose de l’an II de la République Française, soit le 28 janvier 1794.

On connait la volonté de la jeune République Française de renforcer, dès 1792, sa frontière avec l’Espagne, en créant une Armée des Pyrénées forte de 100 000 hommes.

Pour la faire vivre  « la création d’un parc d’Artillerie de cent soixante canons et leurs approvisionnements »  est décidée».

C’est ainsi que né l’Arsenal de Toulouse, à l’emplacement du couvent des Chartreux et du jardin des Capucins (aujourd’hui Cité Administrative et Faculté de Droit).

Pour cela, six cents des meilleurs ouvriers de la ville et de ses environs sont requis.

Pour régir les fabrications et les réparations des matériels de l’armée, il est nécessaire d’organiser le fonctionnement de cet arsenal et pour cela il est rédigé un règlement que nul n’est censé ignorer, puisque distribué à chacun des ouvriers qui y sont employés.

A leur tête, le Directeur du Parc d’Artillerie qui est secondé par des Officiers d’Artillerie, eux-mêmes aidés de Commissaires des Guerres.

Au-dessous, le Chef des Ouvriers d’Etat et des Sous-Ordres qui commande quatre Chefs de Pelotons, assistés chacun d’un Sous-Chef et d’un Contrôleur.


Chaque peloton est constitué de cinq escouades de vingt ouvriers de 1ère et de 2ème classe.

A ces quatre pelotons, deux pour les métiers du bois et deux pour les métiers du fer, sont adjoints des escouades séparées regroupant :  Les fondeurs, les ferblantiers, les artificiers, les cartouchiers.

D’après ce règlement :

  • Les Chefs de Pelotons doivent « faire observer le silence et maintenir la décence qui doit régner parmi des ouvriers républicains » (Titre IV-Article 3).
  • « Les contrôleurs sont chargés spécialement de la police intérieure des ateliers, ……..et de maintenir parmi eux le véritable esprit du sans-culotisme qui n’est autre que l’amour de lois républicaines et le désir de se rendre utile à la patrie » (Titre VI-Article 1).

Ainsi donc, le ton est donné :

  • « Les heures d’entrée au travail et celles de sortie, seront annoncées par le son d’une cloche » (Titre II-Article 6).
  • Les embauches se font par essai : « pour parvenir à cet examen, il sera formé un comité, composé d’ouvriers d’état qui mettront à l’essai les talents du candidat » (Titre VII-Article 2).
  • Les traitements et salaires sont fixés selon les responsabilités et professions (Titre IX-Article 1).

Ainsi, les ouvriers de 1ère classe touchent 3 livres à la journée et ceux de 2ème classe, 2 livres et 10 sous.

Les artificiers de 1ère classe gagnent 2 livres et 5 sous et ceux de 2ème classe 2 livres.

Quant à nos cartouchiers, ils sont déjà payés au rendement puisqu’ils perçoivent :« 3 livres par mille cartouches fabriqué » (Titre XII-Article 3).

Les salaires sont versés par décadis (semaine de 10 jours, système décimal oblige).

Après 9 jours de travail, le 10ème est en congé, payé demi-journée « à titre de gratifications, mais à ceux seulement qui auront travaillé avec exactitude et sans absence les neuf jours précédents » (Titre IX-Art. 2).

Nous n’allons pas ici tout énumérer et nous vous laissons découvrir ce règlement que vous lirez, nous

en sommes persuadés, avec autant de plaisir que nous avons eu à le parcourir.                 RG


L'histoire des cloches de l'Arsenal ...

Dans le règlement du Grand Parc d'Artillerie de Toulouse (voir article ci-dessus), il est spécifié que les entrées et sorties du personnel se font au son de la cloche.

Sur la vieille photo noir et blanc, on voit celle de la porte d'entrée de l'Arsenal.

A la Cartoucherie, souvenons-nous des cloches plus petites situées dans l'escalier de la Direction mais aussi  dans d'autres services (Fem, Central, etc ...). 

Que sont-elles devenues ? 

A la fermeture de l'Arsenal, les cloches  ont été conservées à l'ERM de Muret, devenu depuis le 3ème RMAT 

 (Régiment du MATériel) où un emplacement rappelant leur provenance leur a été consacré, .


 Découvrez l'histoire de ces cloches en consultant les 4 pages rédigées ci-dessus à gauche. 


L'Arsenal de Toulouse en 1822.

L'Arsenal en 1830.

L'Arsenal en 1892.

La Cartoucherie occupe le bâtiment F.  A cette époque, seules les douilleries subsistent à l'Arsenal et toutes les opérations de chargement ont été transférées au Polygone.
La Cartoucherie occupe le bâtiment F. A cette époque, seules les douilleries subsistent à l'Arsenal et toutes les opérations de chargement ont été transférées au Polygone.

L'Arsenal de Toulouse tel qu'il n'a jamais été.

Cette gravure récupérée sur internet semble dater de la fin du 19ème. Comme l'indique sa légende, il s'agit d'une vue générale de l'Arsenal de Toulouse. Probablement parue dans une revue de l'époque et tout à fait fantaisiste, elle représente un arsenal de construction et/ou de réparation de bâtiments de la Marine de Guerre tels que vedettes, cuirassés et même sous-marins (particularité : pas d'essais de plongée possible dans le Canal).

Le Port de l'embouchure n'a jamais couvert une telle surface et pourtant il s'agit bien de Toulouse : regardez en détail la petite gravure du haut, on y reconnait La Grave, le Pont Neuf et même le pont Saint-Pierre. Alors : INFO ou INTOX ? Peut-être que le Monsieur BRUN qui a signé cette gravure était parent avec celui de Marseille, vous savez, celui de la partie de cartes !   Qu'est-ce que ça vous fait à vous ?     A moi, ça me fend le coeur !              RG


                       Histoire de l'Arsenal de Toulouse                                              rédigée par le Lt Col BLAYS (1961).


L'Arsenal en photos .....  pêle-mêle.


 

10 juin 2005

 

 

Quand le dernier arsenaliste de Toulouse part à la retraite.

 

 

Article paru dans

ladepeche.fr